Le placement des animaux


Après avoir soigné, sociabilisé les animaux et formé des groupes ou des couples (selon l'espèce et selon les caractères de chaque individu), nous cherchons à les placer dans des lieux définitifs. Le but est toujours d'améliorer les conditions de vie de l'animal.

    Il y a deux possibilités de placement :

  • Les parcs zoologiques, qui disposent d’espaces et des autorisations nécessaires pour accueillir ces animaux,
  • Les sanctuaires ailleurs dans le monde, qui restent des espaces clos mais dont la taille est bien supérieure à ceux qui peuvent être trouvés en France. Ce n'est pas un retour à la nature mais les animaux sont au moins sur le bon continent de leur espèce. Ce placement, idéal pour les lions, les servals ou les panthères, n'en demeure pas moins exceptionnel. Les sanctuaires de confiance, stables financièrement et qui disposent de place sont très sollicités par des organismes du monde entier et sont rares.


Certains parcs zoologiques s’adressent à nous parce qu’ils ont un enclos vide et souhaite le mettre à la disposition d’animaux sauvés par notre association. D’autres en construisent un spécialement pour accueillir un groupe d’animaux que nous avons secouru.





    RÊLACHER LES ANIMAUX, UNE OPTION POSSIBLE ?


    Nous souhaiterions tous voir ces animaux au passé difficile découvrir le milieu naturel de leur espèce, mais les relâchés d’animaux sont très complexes, d'autant plus pour les prédateurs. Il y a de nombreux facteurs à prendre en compte pour réintroduire des animaux. Aux discours 'relâchez-les dans la nature', la réalité est donc largement plus complexe que cela.
    Les animaux de cirque ou issus du trafic (qui sont pour l'immense majorité nés en captivité et non prélevés dans la nature) sont de mauvais candidats pour renforcer une population existante :


  • Ils sont très imprégnés, et ont été retirés très jeunes à leur mère. Ils ont un rapport à l'humain qui est complètement biaisé, et, malgré des restes d'instinct, ils ne sauraient pas se débrouiller seuls pour chasser, se défendre, protéger leur territoire : ils n'ont pas les codes de leur espèce et seraient condamnés.
  • Ils peuvent constituer un danger pour les humains qui vivent dans ces zones et engendrer des conflits ; le problème en France avec les loups ou les ours est le même en Afrique ou en Asie avec les lions ou les tigres.
  • N'ayant que rarement une traçabilité des généalogies des animaux issus du trafic, à quelle sous-espèce appartiennent-ils ?, sont-ils issus de reproductions consanguines ?, etc., le risque sanitaire et la pollution génétique seraient trop grand pour les populations sauvages.
  • Une réintroduction est l'aboutissement de longues études de terrain qui s'assurent de la stabilité de l'environnement, du nombre de proies suffisantes, de l'espace suffisant, de la sécurité des humains et font suite à des accords stricts entre pays, organisations, ONG et à des suivis scientifiques précis.

Quelques cas de réintroduction de grands félins dans le monde : Quelques grands félins ont pu être réintroduits dans des zones peu peuplées (comme des guépards en Iran ou des panthères dans le Caucase par exemple), mais ce ne sont qu'une poignée d'individus qui a pu être relâchée dans le monde entier. Et cela, avec des candidats sélectionnés et conditionnés à la vie sauvage, parfois sur plusieurs générations. Bien que ces victoires soient anecdotiques, cela est très encourageant pour la suite. La majorité des réintroductions concerne pour l'instant des animaux omnivores peu dangereux comme des oiseaux, des herbivores, des amphibiens ou des reptiles.
Notre travail est donc de placer les animaux que nous recueillons dans les meilleures conditions de vie possibles.





    LA RÉHABILITATION EN AFRIQUE DU SUD, UN CAS EXCEPTIONNEL


    Malgré l'impossibilité de relâcher les lions ou les tigres de cirque pour toutes les raisons ci-dessus, l'espoir est permis de réhabiliter d'autres espèces à la vie sauvage, comme le serval, qui est moins dangereux pour l'humain et qui garde un comportement plus sauvage.
    La réhabilitation du serval reste possible, selon les individus, mais ce n'est pas du tout le cas des panthères ou des caracals imprégnés par l'humain, qui n'ont pas du tout le comportement approprié.

    Une réhabilitation ne consiste pas à renforcer une population sauvage mais à résensauvager des individus.
    Et nous l'avons fait avec quatre servals dans le cadre du ROAR PROJECT mené en 2024 !


    Tous les lions que nous avons envoyés en Afrique restent sous la surveillance et les soins de l'humain, ils resteront dans de grands espaces clos, contrairement aux servals qui connaitrons la vie en liberté dans la réserve.

    Bien que très avantageux (coût d'entretien et frais d'enclos inférieurs à ceux en France), ce type de projet demande des fonds exceptionnels, qui ne peuvent pas être ponctionner sur ceux du fonctionnement du refuge. C'est pourquoi ces transferts sont rares.